Face à un modèle de financement des infrastructures de transport jugé à bout de souffle, le premier ministre François Bayrou a lancé le 5 mai à Marseille une grande conférence nationale, baptisée « Ambition France
Le Premier ministre François Bayrou a lancé, le 5 mai à Marseille, la conférence « Ambition France Transports » pour repenser le financement des infrastructures de transport, dans un contexte budgétaire contraint (40 milliards d’euros d’économies à trouver d’ici 2026) et de transition écologique accélérée.
Objectifs de la conférence :
- Régénération et modernisation des infrastructures (ferroviaire, routes non concédées).
- Renforcement de l’offre de transport, notamment les services express régionaux métropolitains (SERM).
- Accélération de la transition écologique, avec une hausse ciblée de 25 % de l’usage des transports publics d’ici 2030.
Présidée par Dominique Bussereau, la conférence s’articule autour de quatre ateliers thématiques, avec une restitution attendue mi-juillet. L’un des enjeux structurants concerne la fin des concessions autoroutières (échéance 2031–2036), actuellement exploitées majoritairement par Vinci, Eiffage et Abertis.
Points d’attention pour l’action publique :
- Redéploiement des recettes de péage vers le financement du ferroviaire et des mobilités durables.
- Réévaluation du modèle de gestion autoroutière : concession, gestion publique, taxation ciblée.
- Clarification des engagements budgétaires de l’État, notamment autour du plan ferroviaire annoncé à 100 milliards d’euros (non encore intégralement budgété).
- Maîtrise des délais de mise en œuvre des projets, souvent freinés par une inflation réglementaire.
Enjeux stratégiques :
- Le transport représente un tiers des émissions de GES, principalement issues de la route.
- Les infrastructures doivent être adaptées au changement climatique (canicules, inondations, glissements de terrain).
- Les sociétés concessionnaires avancent leurs propres investissements (ex. : bornes électriques) pour justifier le maintien du modèle actuel, alors que 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires sont en jeu