Suite à la revue nationale des projets de rénovation urbaine du 20 mai dernier, Valérie Létard, ministre chargée du Logement, a souhaité ajuster le délai de réalisation des projets, en permettant la prolongation des engagements jusqu’en 2027, nécessitant une évolution législative, et la poursuite des chantiers jusqu’en 2032.
C’est pourquoi le 5 août 2025, la ministre a confié une mission de préfiguration sur le futur de la rénovation urbaine à Monsieur Philippe Van de Maele, ancien directeur général de l’ANRU et actuel directeur général du Conservatoire du Littoral depuis septembre 2024. Diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole des Ponts, il a créé puis dirigé l’ANRU de 2004 à 2008 puis a présidé l’ADEME. Philippe Van de Maele sera directement rattaché à la ministre à qui il rendra compte de ses avancées et travaillera étroitement avec l’ANRU, son président et son Conseil d’administration. Il remettra son rapport final à la fin de l’année 2025.
Prolonger et renforcer la rénovation urbaine
La mission de Philippe Van de Maele est une mission stratégique pour prolonger et renforcer la rénovation urbaine et inventer un nouveau modèle, qui devra avoir trois objectifs principaux. La mission devra en premier lieu identifier des sources de financement pérennes en explorant de nouveaux leviers comme la mobilisation des fonds européens, l’investissement privé au travers de montages spécifiques comme le co investissement ou les prises de participation dans des sociétés de projet. Elle devra également proposer des priorités d’intervention en termes de territoires : de nombreux quartiers d’habitat social dégradés encore non concernés par la rénovation urbaine sont en attente de pouvoir en bénéficier – c’est un enjeu de cohésion sociale et d’égalité républicaine – et d’autres territoires ont également des besoins d’intervention de la puissance publique, qu’il s’agisse des centres anciens de villes moyennes ou de quartiers de copropriétés en difficulté. Les interventions devront prendre en compte l’adaptation au changement climatique (la lutte contre les bouilloires thermiques et la création d’îlots de fraîcheur dans les villes notamment), mais également d’autres défis sociétaux comme le renfort de la mixité sociale, la prise en compte du vieillissement de la population et l’insertion professionnelle comme opportunité de ces programmes de rénovation urbaine. Enfin, elle devra inventer une nouvelle gouvernance pour permettre un pilotage et une gestion au plus près des territoires. La mission s’appuiera notamment sur les constats du rapport « Ensemble, refaire ville » remis au Gouvernement en février 2025.