Coup d’arrêt budgétaire, quelles conséquences pour les collectivités locales ?
Le ministère de l’Agriculture a annoncé la suppression de 15 millions d’euros de crédits alloués à l’Agence Bio : 5 millions pour la communication, et une réduction de 10 millions du fonds Avenir Bio, destiné à soutenir les projets de structuration des filières biologiques. Cette décision, prise dans un contexte de rigueur budgétaire, aura des répercussions directes sur les acteurs de terrain, collectivités locales en tête.
Un affaiblissement du soutien aux projets territoriaux
Les collectivités territoriales, souvent partenaires ou porteuses de projets bio en lien avec des filières agricoles locales, risquent de voir diminuer les financements disponibles pour leurs initiatives : circuits courts, restauration collective bio, soutien aux groupements de producteurs, plans alimentaires territoriaux (PAT), etc. En réduisant de moitié le budget du fonds Avenir Bio (de 18 à 8,6 M€ en 2025), l’État affaiblit un levier important de soutien à l’agriculture durable dans les territoires.
Moins de visibilité pour les actions locales
L’arrêt brutal de la campagne de communication nationale « C’est bio la France » prive également les collectivités de campagnes de sensibilisation utiles au niveau local, notamment dans les cantines scolaires ou à destination des consommateurs. Ces actions participaient à l’ancrage d’une consommation responsable, un objectif partagé par de nombreuses intercommunalités rurales comme urbaines.
Alors que la ruralité est au cœur des politiques publiques et que l’agriculture biologique constitue un levier clé des transitions écologiques locales, cette coupe budgétaire est perçue comme un signal de désengagement de l’État.
Plusieurs élus locaux dénoncent un affaiblissement de l’ambition agroécologique, à rebours des dynamiques locales déjà engagées.