Pour s’adapter aux besoins des décennies à venir et anticiper les effets du changement climatique sur les milieux, Nantes Métropole (Loire-Atlantique) poursuit depuis 2010 la modernisation de son usine de l’eau. Plus performant, le nouvel équipement permettra un traitement sécurisé de la ressource.
Composée d’une vingtaine d’ouvrages d’âges différents dont certains arrivaient en fin de vie, la métropole avait anticipé depuis 2010 la modernisation de l’usine de la Roche déployée sur 12 hectares en bord de Loire. Le programme inclut à la fois la reconstruction à neuf de certains ouvrages existants pour atteindre aujourd’hui une capacité de traitement garantie de 160 000 m3/j, avec une extension possible à 200 000 m3/jour ainsi que la réalisation de cinq nouveaux bâtiments. Ceux- ci abritent de nouveaux process techniques destinés à pérenniser la qualité de l’eau, notamment une étape de décantation plus performante avec le process « Actiflo », des nouveaux filtres à sable et un procédé de désinfection par lampes ultraviolet, une protection supplémentaire contre les parasites. A ce jour, près des deux-tiers des installations ont été reconstruits pour obtenir une usine plus compacte et plus efficace dont le budget s’élève à 90 M€, dont 71,5 M€ financés par Nantes Métropole. L’Agence de l’Eau Loire-Bretagne et le Département de Loire-Atlantique y ont contribué respectivement à hauteur de 12,5 M€ et 6 M€.
Un équipement plus efficace face au bouchon vaseux
La nouvelle usine permettra notamment de combattre le phénomène naturel du bouchon vaseux, caractéristique des estuaires, qui menace l’alimentation en eau potable sur le bassin nantais. Lorsque le débit de la Loire est très faible, les sédiments chargés de matières organiques s’agglomèrent et forment une zone de très forte turbidité. L’eau de la Loire alors excessivement chargée est susceptible de réduire temporairement la capacité de traitement de l’usine de la Roche de l’usine. Grâce aux procédés de décantation/clarification Actiflo® & Actiflo carb® retenus pour l’usine de la Roche, les nouvelles installations pourront traiter plus facilement cette eau chargée en turbidité avec des surfaces d’ouvrages réduites et maintenir ainsi la conformité de l’eau potable.
Une politique de l’eau très ambitieuse
A l’heure de la bifurcation écologique, Nantes Métropole revoit ses ambitions à la hausse pour rendre le territoire plus résilient. C’est ainsi qu’après avoir adopté un schéma directeur pour les milieux aquatiques en février 2024 afin de restaurer la qualité de ses cours d’eau, Nantes Métropole a voté un nouveau schéma directeur de l’assainissement au Conseil métropolitain du 28 juin 2024. Ce plan doté d’une enveloppe de 800 millions d’euros d’investissements sur les 15 prochaines années, appelé « SyAM 2040 » (SyAM pour Systèmes d’Assainissement de la Métropole), vise à moderniser les systèmes d’assainissement de Nantes Métropole pour accompagner le développement territorial, répondre aux défis environnementaux et garantir un service de qualité. Ce plan devrait réduire de 80% les flux annuels de rejets d’eaux usées et produire environ 40 GWh/an de biométhane d’ici 2050. « Avec un double objectif : fiabiliser notre service public et réduire drastiquement notre empreinte environnementale. La diversité des actions que nous menons se décline également avec la réforme de la tarification de l’eau et la pérennisation de la tarification sociale, la démarche d’économie de la ressource auprès des 24 communes ou encore le travail de raccordement pour les populations vulnérables» précise Robin Salecroix, vice-président de Nantes Métropole délégué à la politique de l’eau et l’assainissement.