Une étude inédite révèle que les six universités de L’initiative génèrent chaque année près de 4 milliards d’euros d’activité économique et plus de 80 000 emplois dans leurs territoires. Réalisée par les économistes Laetitia Challe et Yannick L’Horty dans le cadre du programme In Situ (Fédération de recherche TEPP CNRS-Université Gustave Eiffel), cette étude a été commandée par L’initiative, une association qui regroupe six universités lauréates du programme I-Site de France 2030 : CY Cergy Paris Université, Université Clermont Auvergne, Université Gustave Eiffel, Nantes Université, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Université de Lille.
« Notre approche permet de mesurer, à différentes échelles territoriales, les retombées économiques réelles des universités. Elle repose sur des données inédites et une méthodologie transparente, gage de robustesse scientifique » explique Yannick L’Horty, économiste et co-auteur de l’étude. C’est la première fois qu’une méthode harmonisée et reproductible est appliquée à un ensemble d’universités françaises, permettant une comparaison entre établissements et entre catégories d’acteurs : public étudiant et apprenti, personnels, fournisseurs. Cette méthodologie pionnière a été initialement développée dans le cadre d’une collaboration entre l’Université Gustave Eiffel et la Communauté d’agglomération Paris – Vallée de la Marne.
Près de 4 milliards d’euros d’impact économique annuel
Les résultats de l’étude sont sans équivoque : les six universités membres de L’initiative, génèrent un impact économique total de 3,96 milliards d’euros par an, soit 0,13 point du PIB national. Cette activité soutient 83 500 emplois équivalents temps plein, directs, indirects et induits, confirmant le rôle structurant des universités dans la dynamique économique des territoires.
Un effet multiplicateur exceptionnel de la dépense publique
Pour 1 euro de subvention publique (SCSP) investi, les universités étudiées produisent 2,7 euros d’activité économique. Cet effet multiplicateur de la dépense publique universitaire s’étend de 2,3 à 3,4 selon la taille et l’ancrage territorial des universités, soit trois fois plus que n’importe quel autre établissement public. 72 % de cet impact provient des dépenses étudiantes, ce qui souligne la spécificité du modèle universitaire : aucun autre établissement public ne concentre et ne fidélise une telle population d’usagers sur une durée aussi longue, avec des effets directs sur la consommation, le logement et l’emploi local.
Un enjeu territorial croissant reconnu par les collectivités
Pour Mathias Bernard, Président de l’Université Clermont Auvergne, « ces résultats confirment ce que nous observons chaque jour : une université, c’est un moteur économique et social pour son territoire. » L’étude souligne que l’enseignement supérieur fait désormais partie des priorités d’un nombre croissant de collectivités, même si leur contribution reste très inégale : les Régions assurent près des deux tiers des investissements, les communes et intercommunalités environ un quart, et les Départements moins de 10%. Ces écarts révèlent des stratégies locales contrastées et la fragilité d’un modèle encore largement dépendant de la dépense publique nationale. Dans un contexte de sous-financement chronique, les résultats rappellent qu’affaiblir les universités reviendrait à affaiblir les territoires : perte d’emplois, recul de la consommation locale et moindre attractivité.
Un éclairage utile pour le débat public Dans un contexte politique et budgétaire incertain, cette étude fournit des données objectives pour mieux reconnaître la contribution économique des universités. Sa méthode, réplicable à l’échelle d’autres établissements, offre un outil précieux pour le monde universitaire et les décideurs publics soucieux de valoriser l’impact réel de l’enseignement supérieur sur les territoires.