Des élus représentant plus de trente collectivités locales impactées par les PFAS, également appelées polluants éternels, ont signé ce plaidoyer transpartisan, initié et coordonné par l’association AMARIS. Ils alertent sur leur absence de connaissances et de moyens pour faire face à ces enjeux sanitaires et démocratiques et appellent notamment à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire afin d’évaluer la situation.
Chaque jour, de nouveaux territoires contaminés par les PFAS révèlent l’ampleur d’une crise sanitaire et environnementale que nous ne pouvons plus ignorer. Ces polluants éternels sont omniprésents : dans l’eau, les sols, l’air, jusque dans nos propres organismes. Leurs effets sur la santé sont désormais avérés. Face à cette contamination, des habitants sont contraints de renoncer à l’eau des puits, aux produits de leur jardin, tandis que des traitements lourds et coûteux sont nécessaires pour continuer à boire une eau potable. Et, trop souvent encore, le manque de données empêche d’identifier l’origine de la pollution. Même lorsqu’elle est connue, le principe du pollueur-payeur demeure, dans les faits, inappliqué et s’inverse en situations de pollué-payeur. Des décennies de rejets industriels ont entraîné une contamination durable de l’environnement, de la chaîne alimentaire et des populations. Malgré la compétence exclusive de l’État en matière d’installations classées et l’existence d’un plan d’action interministériel, les collectivités se retrouvent seules face aux conséquences de ces pollutions. Les communes et les territoires ruraux en payent le prix fort. Aucun dispositif national de soutien n’a été prévu. Aucun suivi épidémiologique spécifique, aucune instance nationale de travail associant l’ensemble des acteurs n’a été créée. Nous, élus, maires et présidents d’intercommunalités, nous ne pouvons nous résoudre à abandonner nos concitoyens ni à laisser perdurer une situation mettant en lumière des dysfonctionnements majeurs :
▪ Sanitaire : l’exposition chronique aux PFAS présente un risque avéré pour la santé humaine.
▪ Démocratique : l’insuffisance de données fiabilisées et partagées avec les services de l’Etat ne nous permet pas d’informer la population et d’assurer sa protection.
▪ De justice : les pollués paient à la place des pollueurs et nous refusons de faire porter cette charge sur le contribuable ou l’usager des services publics de l’eau.
▪ D’inégalité territoriale : toutes les collectivités ne disposent pas des moyens pour agir. Nous alertons sur notre incapacité à faire face seuls et appelons à la création d’une commission d’enquête parlementaire afin d’évaluer la situation et les difficultés qu’elle fait peser sur les collectivités. En attendant ces travaux, nous demandons des actions immédiates. Le principe pollueur-payeur n’est pas appliqué. Il est urgent d’instaurer sans délai des mesures pour assurer le soutien financier des collectivités confrontées à des restrictions d’accès à l’eau potable, et la prise en charge intégrale de la dépollution des eaux souterraines et des sols.
Parce que savoir est un droit mais aussi une nécessité, nous appelons au déploiement d’études scientifiques, permettant une connaissance territoriale des impacts sanitaires et environnementaux et à la mise en place d’outils adaptés de surveillance de la qualité de l’eau, de l’air, des sols et de la santé. La santé publique est en jeu : les PFAS concernent chacun d’entre nous, maintenant et pour l’avenir. Il est urgent d’apporter une réponse collective et cohérente aux causes et conséquences de cette pollution majeure.
Signataires par ordre de validation au 16/12/2025 Alban Bruneau, président de l’association AMARIS ; Bruno Bernard, président de la MÉTROPOLE DE LYON ; Christophe Bouvier, maire de CHASSE-SUR-RHÔNE ; Pia Imbs, présidente de l’EUROMÉTROPOLE DE STRASBOURG ; Thierry Schaal, vice-président en charge de l’eau et de l’assainissement de l’EUROMÉTROPOLE DE STRASBOURG ; Jeanne Barseghian, maire de STRASBOURG ; Isabelle Trendel, maire de VILLAGE NEUF ; Jérôme Moroge, maire d’OULLINS PIERRE BÉNITE ; Annick Dufils, maire de MALANDRY ; Joël Bigot, maire de PETIT COURONNE ; François Ravoire, président de RUMILLY TERRE DE SAVOIE ; Céline de Laurens, adjointe au maire de la ville de LYON ; Christine Juste, Adjointe au Maire de MARSEILLE ; Nicolas Mayer-Rossignol, président de la MÉTROPOLE DE ROUEN et maire de ROUEN, Charlotte Goujon, maire et vice-présidente de PETITQUEVILLY et de la MÉTROPOLE DE ROUEN ; Christophe Lime, vice-président du GRAND BESANCON MÉTROPOLE et président de FRANCE EAU PUBLIQUE ; Véronique Dechamps, maire de LA MULATIÈRE ; Guy Barral, maire de SOLAIZE ; Mohamed Boudjellaba, maire de GIVORS ; Thierry Kovacs, maire de VIENNE CONDRIEU AGGLO ; Jérôme Boisson, président de LUNEL AGGLO ; Blandine Freyer, maire de IRIGNY ; Damien Combet, maire de CHAPONOST ; Jean-Michel Daubigney, maire de TAVAUX ; Gérard Weyn, maire de VILLERS-SAINT-PAUL ; Véronique Sarselli, maire de SAINTEFOY-LÈS-LYON ; Olivier Araujo, maire de CHARLY ; Denis Peillot, maire d’ESTRABLIN ; Alain Clerc, maire de SEPTEME et président du Syndicat intercommunal des eaux de Septème ; Hubert Girard, maire de MEYSSIEZ ; Marylène Millet, maire de SAINT-GENIS LAVAL ; Philippe Marion, maire de CONDRIEU ; Luc Thomas, maire de SAINT-ROMAINEN-GAL ; Marc Deleigue, maire de SAINTE-COLOMBE ; Pierre Ballesio, maire de SAINTSYMPHORIEN-D’OZON ; Edith Ruchon, maire de REVENTIN-VAUGRIS ;