Depuis un mois, les échouements de sargasses sont continus et impactent de nombreuses communes de Guadeloupe. Or, « ces algues, si elles ne sont pas collectées rapidement, pourrissent dans l’eau et impactent l’environnement en provoquant des dégagements gazeux d’hydrogène sulfuré » rappelle la préfecture de la Région Guadeloupe.
Au 30 avril 2025, onze chantiers de ramassage étaient en cours sur les communes de Goyave, Petit-Bourg, Gosier, Sainte-Anne, Saint-François, le Moule et la Désirade. Cinq autres opérations devaient débuter notamment à Terre-de-Bas, Anse-Bertrand et Capesterre-de-Marie-Galante. Face à ce phénomène récurrent et qui s’aggrave, le sénateur de Guadeloupe Dominique Théophile a interpellé Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche le 7 mai 2025 lors de la séance de questions au gouvernement. « En 2025 nos côtes sont submergées, les sargasses s’accumulent, fermentent et libèrent de l’hydrogène sulfuré et de l’ammoniac en concentration alarmante provoquant des troubles respiratoires, des lésions oculaires » a-t-il expliqué. « Ce n’est plus une nuisance Madame la ministre, c’est un empoisonnement à ciel ouvert. » Le sénateur déplore notamment des moyens déployés « dérisoires face à l’ampleur du sinistre. » Et de poursuivre : « Nos communes et particulièrement les plus petites communes, les Saintes et la Désirade, n’ont ni les bras ni les camions pour gérer des échouements de plusieurs centaines de tonnes par semaine. Le préfet ne dispose pas de moyens suffisants pour agir efficacement il faut une véritable stratégie nationale d’intervention. » 5 000 mètres de barrages flottants sont en place, indiquait la préfecture de Guadeloupe dans un communiqué publié le 30 avril. « Ils permettent de dévier les algues pour en faciliter la collecte, tout en protégeant une grande partie des plages. Certains sont encore en phase expérimentale (Sainte-Anne et la Désirade) et pourront éventuellement être améliorés par la suite. D’autres, comme ceux de Capesterre-de-Marie-Galante et de Terre-de-Bas qui avaient été testés en 2024, n’ont pas permis d’atteindre les résultats espérés. Aussi, des plans de pose modifiés, incluant notamment le renforcement de leurs ancrages sont à l’étude, en vue d’une réinstallation. »
Un plan de lutte post 2025
« Je mesure pleinement l’ampleur du problème des sargasses dans nos territoires ultramarins et notamment en Guadeloupe » a répondu la ministre Agnès Pannier-Runacher et reconnu que le problème « n’est pas seulement une question environnementale », mais aussi « un enjeu économique social sanitaire qui touche directement nos concitoyens et qui est dévastateur pour le tourisme la pêche et la santé des habitants. » Elle prévoit d’inscrire la question des sargasses à l’ordre du jour du prochain comité interministériel à la mer pour donner des suites au plan Sargasses 2. « Mon objectif c’est de disposer d’un plan de lutte et de gestion post 2025 avec des moyens, qui mettra l’accent sur l’identification et le soutien aux filières de valorisation ainsi que sur le déploiement élargi de la collecte en mer et du relargage sous réserve de retour d’expérience positive. » a-t-elle assuré.