Les maires ont-ils une bonne connaissance de leurs obligations concernant leurs réseaux d’eau potable ? Une étude Odaxa/Sade publiée en début d’année s’est penchée sur la question et livre ses réponses. S’ils déclarent que les réseaux d’eau sont la troisième priorité de travaux publics en 2025, il semblerait cependant qu’ils ne mesurent pas l’urgence d’engager rapidement des travaux pour leur renouvellement.
Lorsqu’on les interroge sur l’avancement de leur commune en matière de renouvellement des réseaux d’eau, les maires n’expriment pas un sentiment d‘urgence pour leur collectivité. La majorité d’entre eux font plutôt part d’une inquiétude relative, indiquant n’être « ni en avance, ni en retard » (59%), alors que 17% se jugent même « en avance ». Une posture qui explique probablement le fait que ce sujet apparaisse comme moins prioritaire pour 2025 que ne le sont la voirie et les bâtiments publics, cités comme prioritaires.
A contrario, 24% des maires français ont le sentiment que leur commune est en retard concernant le renouvellement des réseaux d’eau. Et ce sentiment est légèrement plus présent en dehors des communes rurales : 3 maires sur 10 ont cette perception dans les petites villes (30%) et dans les villes moyennes et grandes (26%). Sur le plan territorial, on trouve également 30% de maires estimant être en retard sur ce sujet dans le quart Sud-Ouest de la France.
Des maires peu réalistes sur l’obsolescence de leurs réseaux
Questionnés sur la part d’eau perdue par les communes en raison de fuites dans les réseaux de distribution d’eau potable, les maires font preuve de connaissances peu solides : près d’1 sur 2 situe la perte d’eau entre 1% et 10%, loin des 20% estimés par l’Office français de la Biodiversité. Dans le détail, c’est parmi les maires de communes rurales que l’on trouve la plus forte part d’erreur sur ce sujet (49%), alors que les maires estimant à 10% ou moins la perte d’eau provoquée par des fuites sur les réseaux d’eau est plus basse chez les maires de petites villes (39%) ou de villes moyennes et grandes (33%).
Quant au plan eau mis en place en 2023 par le Gouvernement dans le cadre de la planification écologique, qui vise notamment à sécuriser l’approvisionnement en eau potable en réduisant les fuites, il est majoritairement mal maîtrisé par les élus : 56% des maires disent qu’ils connaissent mal ses objectifs. A l’inverse, 42% des maires disent bien les connaître et c’est chez ceux du quart SudEst de la France qu’ils sont les mieux connus (50%), sur des territoires plus particulièrement exposés aux risques de sécheresse traités dans le Plan à travers des mesures de sobriété.
Pour financer les travaux de renouvellement des réseaux d’eau communaux, les maires se montrent plutôt réceptifs à la perspective de mettre en place des partenariats publics-privés : 4 sur 10 d’entre eux considèrent qu’ils sont adaptés pour financer les travaux nécessaires (42%). En termes géographiques, c’est dans le quart Nord-Est (47%) et dans le quart Nord-Ouest (44%) de la France qu’on trouve le plus de maires considérant que les PPP sont adaptés au financement des travaux de renouvellement des réseaux d’eau.