L’Union nationale des Missions Locales (UNML) alerte sur les conséquences économiques que fait peser le désinvestissement de l’État dans l’aide à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, et formule des propositions pour l’avenir.
Les jeunes sont, en France, les premiers touchés par la crise économique : 1 jeune sur 4 vit en dessous du seuil de pauvreté, la moitié des personnes pauvres a moins de 30 ans, le taux de chômage atteint 18,8% chez les jeunes de 15 à 24 ans. Dans ce contexte, réduire le budget d’aide à l’entrée dans la vie professionnelle des jeunes aurait un coût économique et social élevé qui aggraverait les difficultés actuelles, déplore l’Union nationale des Missions Locales. Les Missions Locales accompagnent chaque année plus de 1,1 million de jeunes vers l’autonomie et l’accès à l’emploi, soit 1 jeune sur 7 âgés de 16 à 25 ans, parmi lesquels les jeunes les plus fragilisés. Or, le PLF 2026 prévoit une baisse de 13% du financement des Missions Locales ce qui représenterait 1081 suppressions d’emploi ETP (estimation UNML) dans les 430 Missions Locales qui maillent le territoire, et une dégradation certaine de la qualité de l’accompagnement. L’UNML rappelle que ce projet de baisse des financements des Missions Locales intervient immédiatement après la baisse de 2025 (-6,8 %). Le réseau des Missions Locales subit donc une baisse des financements d’État de près de 20 % en 2 ans.
Un investissement sociétal
Dans le même temps, les Missions Locales accompagnent de plus en plus de jeunes pour lesquels les besoins d’accompagnement s’intensifient. En 2025, les impacts de la loi pour le plein emploi pour le réseau des Missions Locales ont conduit à une augmentation du nombre de jeunes orientés par France Travail. Le développement du partenariat avec l’Éducation Nationale, notamment dans le cadre de l’obligation de formation, de la réforme des lycées professionnels et de la généralisation du dispositif Avenir Pro, a abouti à un afflux massif de jeunes. Depuis le 1er septembre 2025, le nombre des premiers accueils en Mission Locale a augmenté de 8%, sans explication structurelle, et de 10% concernant les mineurs. (Source : Système d’information des Missions Locales). Avec ces baisses de financements, de plus en plus de Missions Locales se retrouvent dans des situations financières difficiles. Aujourd’hui, sur les 430 Missions Locales, 20 % sont en grande difficulté financière.
Pour Stéphane Valli, président de l’Union nationale des Missions Locales, « Les jeunes accompagnés par les Missions Locales constituent un investissement sociétal plus que nécessaire pour l’avenir de notre pays et la compétitivité de notre économie. Ils ne sont pas une charge pour la société, mais une ressource pour l’avenir, ne les sacrifions pas. »
C’est pourquoi le réseau des Missions Locales formule des propositions pour le PLF 2026. Et notamment le maintien des financements du réseau des Missions Locales pour 2026 à hauteur des crédits prévus par la loi de finances initiale pour 2025, La mise en place d’un fonds d’urgence par l’État pour les Missions Locales en difficultés financières, la reconduction de l’objectif de 200 000 jeunes engagés dans un Contrat d’Engagement Jeune en 2026 et enfin, le maintien du budget PACEA à la hauteur des besoins définis dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté des jeunes au niveau de la loi de finances initiale de 2025 à hauteur de 53 M€.