Un an après la signature des premiers nouveaux contrats de ville et à l’approche d’un nouveau comité interministériel des villes, les associations du bloc communal interpellent le gouvernement et renouvellent leurs attentes sur la méthode et les contenus des futures politiques de la ville et de cohésion sociale et urbaine.
Réunis le 13 mars 2025 à Epinay-sous-Sénart (Essonne), en présence de Juliette Méadel, ministre de la Ville, Valérie Létard, ministre déléguée au logement et Patrice Vergriete, président de l’Anru, les représentants de Ville & Banlieue, l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité, l’Association des maires d’Ile-de-France, France urbaine, l’Association des petites villes de France, Villes de France et Intercommunalités de France ont appelé le gouvernement à se saisir dans la durée des enjeux liés aux quartiers prioritaires et a l’égalité territoriale.
Education, emploi, accès aux installations sportives et culturelles, santé, sécurité, rénovation des logements, lutte contre les îlots de chaleur, habitat indigne, copropriétés dégradées, pérennisation des investissements, poursuite des programmes de renouvellement urbain, précarité, pauvreté, mise en accessibilité des logements sociaux et des écoles publiques, bien vieillir sont autant de sujets de préoccupation sur lesquels les associations d’élus attendent des réponses précises.
« Nous sommes attachés à montrer les forces de nos quartiers et souhaitons en cette journée réaffirmer notre attachement pour que les habitants de nos quartiers aient accès aux mêmes droits et services c’est-à-dire au droit commun qui prévaut sur l’ensemble du territoire national » a martelé Gilles Leproust, président de Ville & Banlieue et maire d’Allonnes, au nom de l’ensemble des associations d’élus. « Nous craignons particulièrement l’extinction silencieuse de la politique de renouvellement urbain alors même que les attentes n’ont jamais été aussi grandes pour transformer nos quartiers » a-t-il poursuivi. Et Romain Colas, maire de Boussy-Saint-Antoine, de rappeler que « la première des politiques de la ville pour que la République soit proclamée par tous c’est le bon fonctionnement des politiques de droit commun. »
« Nous avons dans nos quartiers la solution ou une grande partie de la solution aux problématiques de notre monde et je crois que la politique de la ville est là, bien sûr, pour sauver nos quartiers mais elle est surtout là pour porter la France et porter la République » a ajouté Miche Bisson, président de Grand Paris Sud Seine Essonne.
Pour Damien Allouch, maire d’Epinay-sous-Sénart, « il était important de se revoir et d’être en proposition vis-à-vis du gouvernement parce qu’on ne peut pas jouer tout seul. On peut avoir plein d’idées plein de volonté dans nos territoires et dans nos villes mais ça ne marchera pas si effectivement on n’a pas le gouvernement à nos côtés. » Selon lui, « l’appel d’Epinay-sous-Sénart du 13 mars 2025 doit être un moment historique de prise de conscience, de prise de décision et de vision partagée pour les quartiers en politique de la ville de nos territoires parce que les habitants sont en train de craquer. »
Ce sont aussi des moyens financiers que réclament les élus. Ils rappellent que « le budget de la politique de la ville a été réduit à 609 millions d’euros pour l’année 2025 » alors que les populations sont déjà vulnérables et que la nouvelle géographie prioritaire a conduit à une hausse du nombre de quartiers et d’habitants concernés par cette politique.
La ministre Juliette Méadel a affirmé que « rien ne se ferait en matière de politique de la ville sans les maires et sans les élus locaux. » Des temps d’échange sont prévues avec le monde économique, le monde associatif et les élus locaux avant le prochain comité interministériel de la ville prévu le 17 avril prochain à Montpellier.